December 22, 2004

Morose ennui à contes d'auteurs

Mais quels étaient donc ces asticots qui grouillaient sur le cadavre de ce qu'on osait encore appeler littérature française à la fin des années 90 ?

La déchéance voulait que certaines maisons d'édition, dirigées par des cabotins fangeux davantage connus pour leurs frasques en boîte de nuit que pour leur flair littéraire, publiaient les journaux intimes de roulures qui roulaient sur l'or, pisseuses dépressives mais fortunées qui faisaient monnayer les récits banals de leurs mille et une parties de double pénétration. Bavardages sur leurs coups doubles crachés par des bouche-trous béants.

Sinon, il était impossible de rendre visite à son éditeur pendant ces années-là sans tomber sur ces pédérastes veufs, purulents imbéciles, qui tentaient désespérément de faire publier les énièmes recueils de poèmes de leurs petits copains sidaïques expirés (textes morts-roses). Sous-poésie suppurée par des scribouillards dont la transcriptase ne rimait à rien. Même colportée sous le manteau, La Pensée Universelle n'en voulait pas.