Ce matin, petite plongée en apnée avec la faune parisienne. Leur vue cachée par les œillères Tele 7 Jours et L'Equipe, le wagon RATP achemine les bêtes de somme vers leur destination de grégarité bestiale.
Têtes baissées, traits creusés par la résignation, avec cette attitude du bétail qui se dirige inéluctablement vers l'abattoir, les passagers se laissent bercer par le poids mort du cérémonial sans cesse recommencé. La rame gicle de station à station, une coulée de plus dans leur existence qui glisse en avant implacablement telle une lave bouillonnante de mornes platitudes.